Windhoek (Namibie) - L'un des derniers héros de la liberté de l'Afrique post-coloniale est mort. Le président fondateur de la Namibie, Sam Nujoma, est décédé samedi à l'âge de 95 ans.

Le président Nangolo Mbumba (83 ans) l'a annoncé à la radio nationale et sur Facebook .

Nujoma avait mené l'ancienne colonie allemande du sud-ouest de l'Afrique à l'indépendance après des décennies de guérilla contre l'Afrique du Sud, puissance mandataire. Lors des célébrations du 21 mars 1990, il avait prêté serment en tant que premier président du nouvel État et avait été confirmé dans ses fonctions en 1994 et - après une modification de la constitution - en 1999.

Né le 12 mai 1929 dans la province septentrionale de l'Ovamboland au sein d'une famille de paysans, l'homme politique avait travaillé dans les chemins de fer après une courte formation scolaire, avant d'être licencié pour ses activités syndicales.

Il a ensuite rejoint la South West African People's Organisation (SWAPO), alors d'orientation marxiste, dont il a établi le quartier général en exil en Tanzanie en tant que président en 1960. Nujoma, qui se laissait souvent aller à une rhétorique polémique lors de ses apparitions publiques, s'était toutefois séparé très tôt des idéologies marxistes et avait ensuite mis en place une démocratie qui fonctionnait.

Contrairement à son ancien collègue décédé Robert Mugabe (†95) au Zimbabwe voisin, il avait trouvé une sortie digne de la politique. L'ancien chef d'État et héros de l'indépendance, qui s'est déjà fait immortaliser dans une pose martiale à la périphérie de la capitale Windhoek sur le soi-disant champ des héros, a poursuivi une politique de réconciliation nationale.

Sa SWAPO reste aujourd'hui la force politique dominante en Namibie, depuis qu'elle a obtenu la majorité absolue lors des premières élections sous l'égide de l'ONU.