Sortir par ici, rentrer par là : Un magasin vend des godemichés d'occasion à prix réduit

par Christian Böhmer

Strasbourg - Dans la boutique strasbourgeoise "(Dé)boutonné-e-s", des vibromasseurs et autres sextoys sont proposés avec une réduction d'environ 20 à 30 %. La raison : les bonnes affaires érotiques sont d'occasion.

Adèle Roy, propriétaire du magasin Love Store "(Dé)boutonné-e-s", présente sa marchandise garnie.
Adèle Roy, propriétaire du magasin Love Store "(Dé)boutonné-e-s", présente sa marchandise garnie.  © Marius Bulling/dpa

Elles ont été préalablement sélectionnées, nettoyées et désinfectées par une société française nouvellement créée, comme l'a expliqué à l'agence de presse allemande Adèle Roy, cofondatrice du soi-disant Love Store.

"Nous sommes le premier magasin officiel en France à proposer une telle offre", a ajouté Mme Roy. "Jusqu'à présent, il était très difficile de recycler les jouets sexuels". Les médias français et allemands ont rapporté l'information.

Que pensent les clientes et les clients de ces articles de seconde main, disposés dans quelques paniers et qui ne représentent qu'une petite partie de l'offre ?

Julia Gonzalez de Strasbourg a tout simplement répondu : "C'est moins cher". De plus, la réutilisation des marchandises est en accord avec leurs valeurs. Elle n'a pas de doutes. "Je vois cela d'un œil très détendu", a-t-elle déclaré.

"Certaines personnes sont surprises parce que c'est nouveau", a déclaré la propriétaire Roy. Selon elle, l'idée d'acheter des sextoys de seconde main est un peu étrange. Mais après une explication, la plupart des gens font preuve de compréhension, a rapporté la jeune femme de 28 ans.

On trouve également dans l'assortiment du magasin français des vibromasseurs usagés qui ont jadis permis à d'autres utilisateurs de pousser des cris de joie orgasmiques.
On trouve également dans l'assortiment du magasin français des vibromasseurs usagés qui ont jadis permis à d'autres utilisateurs de pousser des cris de joie orgasmiques.  © Marius Bulling/dpa

Secondhand : comment donner une nouvelle vie aux sex-toys usagés

La boutique "(Dé)boutonné-e-s" est, selon ses propres dires, le premier magasin à proposer des sex-toys d'occasion.
La boutique "(Dé)boutonné-e-s" est, selon ses propres dires, le premier magasin à proposer des sex-toys d'occasion.  © Marius Bulling/dpa

Elle a fondé le magasin non loin de la place centrale Kléber il y a environ cinq ans avec sa mère Caroline Nerry. Entre-temps, il y a aussi des magasins à Niort, dans l'ouest de la France, et à Lyon.

Les sextoys usagés ne sont pas collectés chez (Dé)boutonné-e-s (dans l'orthographe complète : "Les déboutonnés"). C'est l'affaire de l'entreprise Réjouis de l'ingénieur Benoni Paumier, située dans le nord de la France, en Normandie. Seuls les appareils fabriqués à partir de matériaux irréprochables sont recyclés.

A la fin d'un processus de nettoyage en plusieurs étapes, on procède à une désinfection par rayons UV-C, assure-t-on sur le site Internet de Réjouis. Cela correspond à un processus de nettoyage des instruments en gynécologie.

De l'avis d'un défenseur des consommateurs, des normes d'hygiène de ce type sont également souhaitables en Allemagne. Le marché ne s'y est pas encore développé de la sorte, a déclaré le conseiller juridique de la centrale des consommateurs de Berlin, Benjamin Räther, interrogé à ce sujet.

"Il faudrait vérifier les fournisseurs et, ici, explicitement les mesures d'hygiène qui ont été prises", a conseillé l'expert.